Le problème comme c'est souvent le cas avec les milieux naturels est que ce secteur est voué à être «développé ». Pour une rare fois, le projet est intéressant sur papier puisqu'on prévoit y construire l'Éco-campus Hubert Reeves. Sur le site web du projet, on le présente ainsi :
- «Vitrine technologique mondiale consacrée aux technologies propres et au développement durable, l'Éco-campus Hubert Reeves sera un quartier à part entière du campus Saint-Laurent jouissant d'une biodiversité exceptionnelle. »
- « C'est un beau projet qui consiste à intégrer les activités industrielles, les intégrer avec la nature, accueillir la nature dans le lieu même ou on continue à vivre. C'est un peu ramener la campagne dans la ville pour essayer de sauver la biodiversité qui est tellement menacée »
- «Le site à l’étude se trouve dans un des dix écoterritoires de l’île de Montréal, soit le corridor écoforestier de la coulée verte du ruisseau Bertrand. La conservation des milieux naturels sur la propriété, ainsi que la présence d’un lien vert avec les milieux voisins sont essentielles à la préservation de la biodiversité sur l’île de Montréal."
- « La protection et la mise en valeur des écosystèmes passent ici par un projet consciencieux, qui met en place les fondations d’un développement dont les composantes tendent vers un impact environnemental net zéro. »
- « Souhaitant accueillir des entreprises tournées vers l’avenir, oeuvrant à la recherche de technologies propres, Technoparc Montréal s’engage à conserver et à faire découvrir un site de valeur écologique importante sur l’île de Montréal. Travailleurs et visiteurs bénéficieront de ce milieu de travail exceptionnel, cohabitant avec une riche diversité d’espèces fauniques et floristiques variant au fil des saisons. À l’image de l’astrophysicien et écologiste qui lui prête son nom, l’Éco-campus participe à l’intégrité de l’environnement, à la santé et à la préservation des écosystèmes qui entretiennent la vie."
Et pourtant, il y a un bémol! Suite aux messages de Joël Coutu sur Facebook et aux commentaires de plusieurs habitués du site, j'ai appris que le petit marais situé dans le secteur sud du projet le long du chemin Saint-François est voué à disparaître dans les prochaines semaines. Ci-dessous j'ai délimité le petit marais, le plus connu et le plus accessible du secteur, vous pourrez voir qu'en superposant la carte projet... qu'il disparaît. Bien sûr ce n'est qu'un minuscule marais et nous devrions être habitués de les voir disparaîtres. En effet, d'innombrables hectares de milieux humides ont disparu du grand Montréal, mais habituellement ces milieux humides ne sont pas rayés de la carte par des projets «verts».
Le petit marais qui semble être voué à disparaître abrite une étonnante diversité aviaire, la valeur écologique de ce marais ne peut pas être contestée, selon moi.
Il y a pourtant de l'espoir! Après avoir écrit un message sur la page Facebook de l'Éco-Campus Hubert Reeves, on m'a répondu :
- « Les travaux qui seront à venir vont en respect complet de la nature... » et « Le plan du projet n'est pas final, des améliorations sont constamment apportées, ce qui explique que ce plan n'est pas final. Nous prenons en note votre commentaire sur l'étang »
Voici quelques photos réalisées dans le marais qui pourrait disparaître. Espérons que ces oiseaux auront encore un habitat le printemps prochain!
Marouette de Caroline (Sora — Porzana carolina) (Juvénille)
Râle de Virginie (Virginia Rail — Rallus limicola)
Héron vert (Green Heron — Butorides virescens)
Canard colvert (Mallard — Anas platyrhynchos)